Du 3 octobre au 21 novembre, vernissage le jeudi 2 octobre à 19h30

Horaires : 
Lundi, mardi, mercredi, vendredi : 10h-21h
Jeudi : 17-21h
Samedi : 11-17h

Visite commentée en présence des artistes le jeudi 6 novembre à 19h30 au centre Jean Verdier

Exposition de Terence Beaujour, Elise Chrétien, Alexandre Morvan

Terence Beaujour, « Personne ne posera sa brosse à dent à la maison »

Biographie : Né en 1991, Terence Beaujour grandit en Normandie. Il étudie l’histoire et la sociologie avant d’obtenir l’agrégation d’histoire-géographie. Enseignant à Drancy, il se forme en parallèle à la
photographie. Sa première série personnelle trouve son origine dans une recherche familiale et dans l’observation de phénomènes géographiques et sociaux.
Description de la série : A l’origine de cette série il y a ma mère, Olivia, et cette phrase : personne d’autre ne posera sa brosse à dent à la maison. C’est une phrase qu’elle m’a dit pendant mon enfance après sa séparation avec mon père. Au moment de prendre sa retraite, ma mère s’installe dans un hameau en centre Bretagne, là où les éoliennes se multiplient en profitant de la faible densité. En commençant à la photographier, je cherche à comprendre les raisons de sa solitude. Son isolement est-il un choix heureux ou synonyme de contrainte ? La série, mêlant photographies et fragments de textes tirés de discussions avec ma mère, explore des dynamiques familiales et questionne le regard que l’on porte sur les femmes qui vivent seules.

Elise Chrétien, « L’eutierrie »

Biographie : À travers la photographie, Élise Chrétien explore les liens émotionnels qui nous unissent à la nature. Nourrie par l’intime et travaillant avec la matière du vivant et ses paysages, ses images évoquent ces émotions dont l’expérience participe à (re)trouver une relation sensible à l’environnement.
Description : Inventé par le philosophe de l’environnement australien Glenn Albrecht, le terme d’eutierrie (du grec eu, bon et de l’espagnol tierra, terre) désigne un « sentiment positif et réconfortant (…) où les frontières entre soi-même et le reste de la nature sont effacées, et où un profond sentiment de paix et de connexion envahit la conscience” [Les émotions de la Terre, 2020]. Conçues à partir de photographies argentiques réalisées dans des environnements naturels demeurant énigmatiques, cette série explore une représentation possible de cette expérience sensible. A travers un travail de voiles colorés, de filtres négatifs et un jeu d’échelles - entre morceaux de texture de la nature et vastes paysages - les images viennent confondre le regard, pour évoquer le vertige presque irréel et apaisant propre à l’émotion de l’eutierrie.

Alexandre Morvan, « Espaces Fantômes »

Biographie : Alexandre Morvan est diplômé de l’International Center of Photography à New York en 2012/13 et a suivi l’International Masterclasss à l’ISSP en Lettonie en 2018/19. Ses centres d'intérêt et de recherche photographiques tournent autour des sub-cultures et de la culture populaire, avec une approche qui privilégie le sampling ou la collaboration.
Description de la série : "Espaces fantômes" est une archéologie fantasmée des lieux de convivialité gays au moyen d’archives réelles et imaginaires. Cette série part de la disparition progressive de ces espaces dont je constitue une archive en photographiant leurs façades, des intérieurs de bars, des lieux de rencontre.
En parallèle, j’étudie les recherches sur ces endroits qui apparaissent peu dans l’Histoire officielle, à l’exception notable de l’histoire judiciaire. Et j’utilise l’IA pour fantasmer ces ‘safe spaces’ et inventer d’autres passés possibles, en dehors d’un système répressif généralisé. Ces images imparfaites illustrent la difficulté à représenter, car le corpus utilisé par l’algorithme des outils actuels ne permet souvent pas de générer des images réalistes. Ce projet est une tentative de créer et de reconstituer une histoire alternative.